Article portant sur l'évolution de la fréquentation des usagers récréatifs dans le lagon du Grand Nouméa
L'augmentation de la démographie, notamment au niveau des zones côtières, s'accompagne d'une hausse du nombre d'usagers récréatifs et d'une diversification de leurs activités. Cette hausse peut engendrer des conséquences négatives sur la biodiversité marine, notamment dans les réserves marines (AMPs) qui sont de plus en plus attractives auprès des usagers récréatifs.
Les analyses réalisées dans cette étude se sont basées sur des données d'observation couvrant une période de 8 ans (entre 2005 et 2013) afin d'évaluer l'évolution du nombre d'usagers et de leur répartition spatiale et temporelle. Les résultats montrent une importante augmentation du nombre de bateaux, particulièrement dans les AMPs, pendant le week-end et pendant les mois d'été. Cette augmentation ainsi que le contraste entre saisons et entre types de jour est aussi plus marquée au fil des années lorsque l'on s'intéresse à la fréquence d’occurrence des pics de fréquentation. En conséquence on observe que le nombre de bateaux ancrés a significativement augmenté durant la période étudiée contrairement aux autres types de mouillage (beachage, corps-morts) et ce malgré l'installation de corps-morts supplémentaires sur la période.
Malheureusement, ces évolutions peuvent engendrer des impacts biologiques et physiques pouvant porter atteinte à la réalisation des objectifs de gestion définis par les gestionnaires des AMPs. L'augmentation constante au cours du temps du nombre d'usagers peut aussi causer des changements de leur distribution spatiale et temporelle et de leurs pratiques. Ainsi, ces résultats soulignent l'intérêt de suivre dans le temps les activités récréatives afin de mieux les gérer.