Ifremer, présent à la conférence de l'Association for the Sciences of Limnology and Oceanography (ASLO)
Titre : Le microbiome côtier subtropical est modifié sous l’influence des apports massifs par les rivières suite au passage d’un cyclone
Meyneng M.1, Lemonnier H.2, Le Gendre R.2, Plougoulen G.2, Antypas F.2, Ansquer D.2, Siano R.1
1 Ifremer, DYNECO, 29280 Plouzané, France ; 2 Ifremer, UMR 9220 ENTROPIE (IRD, Univ. Réunion, IFREMER, Univ. Nouvelle-Calédonie, CNRS), BP 32078, 98897, Nouméa Cedex, New Caledonia
Le climat subtropical est marqué par une saison des pluies et des précipitations intenses qui ont des conséquences importantes sur l’environnement le long du continuum terre-mer. L'effet des apports en eaux douces suite à un événement pluvieux
cyclonique a été étudié dans un lagon oligotrophe côtier de Nouvelle-Calédonie (Pacifique Sud-Ouest). La dynamique à court terme du microbiome côtier dans les eaux de surface (V4 18S (protistes) et V4-V5 16S (bactéries) a été étudiée par métabarcoding de l'ADN environnemental (ADNe) en saison sèche, utilisée comme condition écologique de base, et après le passage d’un cyclone. La composition de la communauté est principalement influencée par la température, la matière organique et les processus hydrodynamiques. Pendant la saison sèche, une diversité microbienne et un gradient biogéochimique ont été mis en évidence le long d’un gradient côte - large. Ce schéma spatial est déstructuré par le panache sur une distance à la côte d’environ 20 km. Le premier jour après le cyclone, le microbiome côtier a diminué en diversité et des signatures microbiologiques d'origine terrestre et fluviale ont été identifiées parallèlement à une augmentation de la concentration en matières terrigènes. Les conditions environnementales et les communautés microbiennes restent perturbées pendant au moins six jours après le passage de cet évènement extrême. Cette étude suggère que le temps nécessaire pour revenir aux conditions initiales est relativement long et pose question sur les effets d’une augmentation de la fréquence des évènements extrêmes liée à la dérégulation du climat sur les équilibres écologiques du milieu côtier sur le long terme.
Titre : Impact d'un événement cyclonique sur les communautés cyanobactériennes du lagon de Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
Christophe Six1, Mathisse Meyneng2, Raffaele Siano2, Florence Antypas3, Dominique Ansquer3 & Hugues Lemonnier3
1Sorbonne Université & CNRS, UMR7144, Station Biologique de Roscoff, 29680 Roscoff, France; 2Ifremer, DYNECO, 29280 Plouzané, France ; 3Ecologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien, Ifremer, IRD, Univ Nouvelle-Calédonie, Univ La Réunion (ENTROPIE), F-98800 Nouméa, Nouvelle-Calédonie, France
Le lagon subtropical de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) est soumis à des activités anthropiques et à de fréquents événements cycloniques. À l'aide d’analyses de métabarcoding (ARN 16S v4-v5), nous avons étudié pour la première fois les communautés
de cyanobactéries le long de gradients côte-large du lagon en saison sèche, et suite à un événement cyclonique survenu en février 2020. Environ 17 catégories taxonomiques ont été détectées incluant une variété de clades picocyanobactériens et de diazotrophes. Alors que les communautés sont le plus souvent dominées par un seul génotype tropical de Synechococcus, la cyanosphère mineure est diversifiée et montre des réponses spécifiques aux variations environnementales. Les eaux côtières, riches en silicates et en phosphates, montre une composition variable lors de la saison sèche (sept. 2019 et déc. 2020). L'estuaire de la rivière Dumbéa se caractérise par la présence de Synechococcus Clade IX et de l'halotolérant Synechococcus 5.2. Les eaux du large montrent une plus grande diversité alpha et la présence de cyanobactéries oligophiles et de diazotrophes filamenteuses et/ou endosymbiontiques. Ces schémas de distribution ont été modifiés par l'important apport fluvial induit par le cyclone, avec des cyanobactéries typiquement estuariennes détectées près de la barrière corallienne. Nous discutons de la résilience de ces communautés après un tel événement. Notre étude permet de mieux comprendre les préférences écologiques des clades de cyanobactéries et montre que ces communautés peuvent être utilisées comme indicateurs des environnements côtiers et lagonaires, notamment après le passage d’événements climatiques extrêmes.