Pathogènes, Infections, Epidémiologie (Saint Vincent)

Cet axe porte sur l’étude de Vibrio penaeicida et Vibrio nigripulchritudo, deux espèces bactériennes responsables de pathologies affectant les fermes de crevettes Litopenaeus stylirostris en NC.

V. penaeicida est l’agent étiologique du Syndrome d’hiver, détecté pour la première fois en 1993. Cette pathologie s’exprime principalement en saison fraîche et a conduit à l’arrêt des élevages en bassin au cours de la période hivernale. V. nigripulchritudo est à l’origine du Syndrome d’été, une vibriose à caractère septicémique apparue en saison chaude en 1997. Ce syndrome reste géographiquement localisé à quelques fermes, contrairement au Syndrome d’hiver répandu à l’ensemble des fermes du Territoire. Des travaux récents ont montré que le Syndrome d’été résulte de l'émergence d’une lignée extrêmement virulente de V. nigripulchritudo.

Les travaux de recherche visent à accroître les connaissances de ces deux vibrioses et des mécanismes à l’origine de leur virulence. D’un point de vue pratique, ces approches doivent permettre

- de disposer d’outils de diagnostic permettant d’identifier chaque vibrion et de déterminer de manière rapide et spécifique son pathotype,

- d’établir les conditions favorisant le déclenchement de ces deux pathologie,

- de déterminer quels sont les réservoirs environnementaux des deux vibrions. Dans sa globalité, cette démarche doit permettre de fournir une aide à la conduite zootechnique des élevages en permettant aux aquaculteurs d’éviter les situations à risque, telles qu’elles auront pu être définies.

Pour cela, en lien étroit avec l’équipe émergente Génomique des Vibrio (Station Biologique de Roscoff), est développée une approche intégrative associant l’épidémiologie moléculaire (diversité génétique des bactéries en lien avec une maladie ou avec un habitat), la génomique comparative et fonctionnelle (identification d’éléments génétiques impliqués dans la virulence) et la pathologie (interactions hôte-pathogène).

Pour mener à bien ce projet, l’équipe PIE gère, à travers son laboratoire de microbiologie, une collection de plusieurs centaines d’isolats de vibrions échantillonnés depuis 1995 à l’occasion d’épisodes de mortalités de crevettes, et dispose de salles bio-sécurisées dédiées à la réalisation des infections expérimentales en conditions contrôlées. Ces salles permettent d’évaluer la virulence des souches isolées et d’étudier les processus infectieux.

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