Géosciences Marines (Nouméa)

Cet axe s’intéresse à l’exploitation des ressources géologiques marines et à la connaissance des milieux semi-profonds et profonds de la Zone Economique Exclusive (ZEE) de Nouvelle-Calédonie.

La Nouvelle-Calédonie possède, au niveau des sous-sols de son domaine maritime, un haut potentiel de présence d'hydrocarbures (pétrole, gaz) et de métaux (cobalt, cuivre, Terres rares …). Ces nouvelles ressources représentent des enjeux environnementaux et économiques importants.

Des études géologiques, dans lesquelles Ifremer a toujours été fortement impliqué, ont été menées dans la zone économique exclusive (ZEE) de Nouvelle-Calédonie depuis les années 1990, notamment sous l’incitation du programme ZoNéCo. Elles visent à développer dans la ZEE la connaissance propre à faire surgir une activité d’exploitation de ces ressources respectueuse de l’environnement. Récemment, ces activités ont été recadrées par les priorités définies dans l’Accord cadre 2012-2015 entre le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l'Ifremer.

Historique / contexte à l’Ifremer

L’axe Géosciences Marine de l’Ifremer en Nouvelle-Calédonie a été représenté jusqu'à la fin 2008 par la présence d'un étudiant en thèse, Julien Collot, détaché au Service de la Géologie de Nouvelle Calédonie (SGNC) au sein de la DIMENC (Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie). Ce doctorant a assuré l’interface entre les activités scientifiques entre la DIMENC, l’unité Ifremer de Brest REM/GM, l’institut de recherche Néo-Zélandais GNS-Science et GA l’institut australien de géologie. En 2009, J.Collot a été recruté par la DIMENC en tant que géologue marin.

Les activités de Géosciences Marines ont repris à Ifremer grâce à l’arrivée de Martin Patriat, géologue marin de l’unité REM/GM du Centre Ifremer de Brest qui a été affecté à Nouméa à partir du printemps 2012.

Les actions

Les ressources potentielles envisagées aujourd’hui en Nouvelle Calédonie sont les hydrocarbures (pétrole, gaz) et les ressources minérales des grands fonds (métaux et terres rares présents dans les encroûtements cobaltifères ou les dépôts sulfurés). Pour ces deux familles de ressources il est nécessaire de rassembler les connaissances géophysiques, géochimiques et géodynamiques nécessaires à leur évaluation et d’établir un plan d’étude et d’acquisition de nouvelles données.

Pour ce faire, les actions suivantes sont prévues :

  • Planification et participation à des campagnes océanographiques. Les objectifs de ces missions sont d’acquérir de nouvelles données physiques, chimiques et cartographiques sur la géologie des fonds marins du pacifique (Futuna 3, IPOD, TECTA et VESPA).
  • Exploitation et analyse des données existantes et récoltées lors des nouvelles missions grâce à des logiciels et bases de données informatiques communes à différentes équipes de recherche (ex. : bases de données sismiques «Tasman frontier »)
  • Cartographie des régions étudiées notamment grâce aux outils sismique et bathymétrique (photos).

Toutes ces actions se déroulent en étroite collaboration avec les « voisins » du Pacifique (Nouvelle-Zélande, Australie, Vanuatu, etc.), avec qui la Nouvelle-Calédonie partage ses frontières et dont l’histoire géologiques et les enjeux d’exploitation sont communs (ex. projet "Tasman Frontier Geophysical Database"-TFGDB)

Perspectives
Applications
  • L'évaluation du potentiel et de la présence en ressources minérales de la ZEE (hydrocarbures, dépôts de sulfures massifs, nodules polymétaliques)
  • L’aide à la compréhension d’un contexte géologique favorisant l’accumulation de ces ressources (activité sismiques et volcaniques, mouvements et déformation des plaques, etc…)
  • Une meilleure connaissance générale des environnements caractérisant les gisements avec pour objectif l'aide à la décision pour les pouvoirs publics en matière de gestion durable et la mise en place d'une réglementation pour l'exploration et l'exploitation des ressources de l'espace maritime de la Nouvelle-Calédonie.
Enjeux pour la recherche fondamentale

Les études développées dans la région Pacifique sur les systèmes pétroliers permettent de mieux comprendre le contexte géodynamique à l’origine des mouvements verticaux d’ampleur inhabituelle qui sont constatés dans le sud ouest Pacifique. Les liens entre ces mouvements et l’initiation de la subduction sont notamment une des questions de la campagne océanographique TECTA dont la demande a été déposée à la Commission de la flotte océanographique française. Des mouvements verticaux similaires sont étudiés à l’échelle plus locale, sur les marges de la Grande Terre, où leurs effets sont clairement identifiés. La campagne océanographique IPOD, programmée en Août 2012 sur l’Alis, se propose de les quantifier et de comparer l’évolution constatée avec celle observée à terre.
Sur le plan des ressources minérales les études proposées représentent une occasion importante pour le groupe de géoscience de Nouméa (DIMENC, IRD, IFREMER) de se démarquer par le développement de la connaissance sur le contexte structural associé à l’activité hydrothermale.