Pisciculture

Les acteurs de la pisciculture marine en Nouvelle-Calédonie :

Ifremer

Depuis 2005, l'Ifremer a décidé d’accompagner le Développement Durable de la Pisciculture marine d’outre- mer en mettant en place un projet spécifique de Recherche & Développement.

Ce projet « DDPOM » concerne tous les maillons de la filière de production, depuis l’élevage jusqu’au consommateur. Il est structuré pour répondre à une demande multiple regroupant les demandes institutionnelles, des établissements de développement et des organisations représentatives des filières  professionnelles. L’outil produit des connaissances consolidées et des savoir-faire reproductibles. Il s’appuie sur les complémentarités entre les différentes infrastructures de recherche et les centres d’application impliqués sur cette thématique aux Antilles, à Palavas, à La Réunion, à Mayotte, en Polynésie.

L'Unité de Recherche LEAD-NC a intégré en avril 2012 le DDPOM, à travers l’action A070908 C «poissons lagonaires  de Nouvelle Calédonie», pour proposer un ensemble de compétences adossées à la métropole et aux autres territoires d’outre mer au service de cet accompagnement.

L'Adecal

L’Adecal (Agence de Développement pour la Calédonie) est un établissement qui a compétence sur l’ensemble du territoire. Elle gère la Technopole, hébergeant le Centre Calédonien de Développement et de Transfert en Aquaculture marine (CCDTAM).

La construction du  CCDTAM  a été achevée en 2012 à Koné. Il a pour vocation d’initier le développement d’une filière d’aquaculture de poissons marins en Nouvelle Calédonie.L’ADECAL est également le porteur du programme ZONECO qui a financé les programmes SIGA NC et ELICOPTR.

Deux espèces de poissons ont été sélectionnées selon les conclusions d’une étude technico-économique initiée en 2000 :

  • la loche truite (Cromileptes altivelis) et
  • le pouatte (Lutjanus sebae).

Les stocks de géniteurs sauvages ont été constitués en 2011 et 2012.  Les premiers  tests de ponte naturelle et/ou induite de C.altivelis malgré la collaboration d’un consultant indonésien n’ont pas été concluants au cours de la saison chaude 2012-2013. Ils seront reconduits en 2013.

Sur la seconde espèce L.sebae , les premiers essais de décembre 2012 ont abouti à la production de quelques centaines d’alevins qui permettront de constituer la première génération de géniteurs. Les travaux se poursuivent en 2013 et 2014 notamment pour améliorer les survies larvaires.

Aqualagon

Aqualagon est une entreprise innovante de pisciculture marine basée dans la baie N’go dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie. A l’origine, le projet d’élevage de Siganus lineatus (picot rayé) est né de la volonté de l’actionnaire principal F. Le Garrec d’investir dans l’aquaculture en 2002. Le projet s’est donc réalisé en plusieurs étapes :

  • 2003-2008 : phases expérimentales avec le LEVERM (laboratoire de biologie marine) à l’université de Nouvelle-Calédonie, et après des retards liés à des pollutions, Franck Le Garrec a directement entrepris la conception et l’établissement d’une écloserie pour une production de masse.
  • 2006-2008 : choix du site (baie N’go), étude d’impact, étude de faisabilité, avant-projet sommaire (par le bureau d’étude IDEE)
  • 2008-2009 : construction de l’écloserie et du site de grossissement
  • 2010-2011 : transposition des résultats expérimentaux à une échelle de production de masse en cages, mais le vol des géniteurs début 2011 a retardé l’obtention des premières pontes.

L’entreprise doit faire face à un manque de ressources financières, matériels et humaines pour finir la transposition des résultats expérimentaux à une échelle de production de masse.

L’entreprise a commercialisé  ses premières récoltes (de l’ordre de la tonne) en début 2013 et dispose désormais de ses premiers lots de géniteurs issus de la ferme.

Les collectivités (provinces)

Elles interviennent indirectement via le financement de l’Adecal et ses établissements associés ou directement en finançant des initiatives privées. Elles sont très demandeuses en terme de diversification aquacole, mais n’ont pas réellement de stratégie de développement sur la pisciculture hormis le CCDTAM. Via leur société d’économie mixte, elles ont aussi la capacité à investir dans de nouvelles filières aquacoles.

Dans l'accord cadre 2010-2015 (Ifremer, Etat, Provinces et Gouvernement) un axe  diversification aquacole a été retenu par l’ensemble des partenaires. Cet axe devra être ensuite décliné en convention particulière qui pourra intégré un volet pisciculture. Les modalités d’intervention et les budgets afférents demeurent à être discuter avec les partenaires en fonction des besoins exprimés.

Les autres organismes ou établissements de recherche locaux

Aucun des établissements de recherche locaux ne travaille sur la pisciculture marine. Cependant, il existe d’ importantes connaissances sur la biologie et l’écologie des espèces de poissons lagonaires à l’IRD,  l’UNC ainsi qu’à l’aquarium des lagons.