Emilie Cardona a obtenu le titre de Docteur de l'Université de Nouvelle-Calédonie, discipline : biologie des organismes, spécialité : physiologie des organismes marins

Le 4 mars 2015, Emilie Cardona a soutenu sa thèse de doctorat en biologie des organismes intitulée "Influence de l'environnement trophique de l'élevage en biofloc sur les performances physiologiques de la crevette Litopenaeus stylirostris : Etude de paramètres de la nutrition, de l'imunité et de la reproduction" sous la direction de L. Chim (Ifremer) et L. Wantiez (UNC).

La soutenance s'est déroulée à l'Université de Polynésie française devant un jury composé de :

  • Mr Ilie RACOTTA, Directeur de recherche, CIBNOR, Mexique
  • Mr Grant VANDENBERG, Professeur, Université Laval, Canada
  • Mme Chantal CAHU, Directrice de recherche, Ifremer, Polynésie française
  • Mr René GALZIN, Professeur, Université de Polynésie française
  • Mr Denis SAULNIER, Cadre de recherche, Ifremer, Polynésie française
  • Mr Liet CHIM, Directeur de recherche, Ifremer, Nouvelle-Calédonie
  • Mr Laurent WANTIEZ, Maître de conférence, Université de Nouvelle-Calédonie

Ce travail a été réalisé à l'Ifremer dans l'unité de recherche "Ressources marines en Polynésie française" et l'unité de recherche "Lagons, Ecosystèmes et Aquaculture Durable en Nouvelle-Calédonie (LEADNC).

Résumé :

Le biofloc est un système d’élevage intensif avec un faible renouvellement d’eau ; ainsi se développe une population diversifiée de micro‐organismes (micro‐algues, zooplanctons et bactéries) associée à de la matière organique qui forme
les floculats. Ces derniers jouent le double rôle de filtre biologique et de complément alimentaire. Cette thèse a pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement de ce système d’élevage et ses interactions avec la crevette
Litopenaeus stylirostris. Dans cet objectif général s’inscrit deux objectifs plus spécifiques : (i) mesurer les gains zootechniques apportés par l’élevage en biofloc (ii) étudier les interactions trophiques entre le milieu d’élevage et la
crevette en lien avec les performances zootechniques. Nos résultats montrent des gains relatifs de l’élevage en biofloc aux niveaux de la survie, de la croissance, des performances de reproduction des femelles et de la qualité de leur progéniture. Ces meilleures performances s’expliquent par la contribution de la productivité naturelle, estimée entre 37 et 40%, dans l’alimentation de la crevette. Ce complément d’aliment, outre d’être toujours disponible dans le milieu d’élevage, apporte de l’énergie, des nutriments et des molécules bioactives. L’aliment naturel représente une source nutritive de lipides, particulièrement riche en phospholipides et en acides gras polyinsaturés, qui sont essentiels pour la reproduction et le développement des larves en phase de lécitotrophie ; ces lipides sont accumulés dans la glande digestive et les oeufs des femelles élevées en biofloc. L’aliment naturel est également une source de glutathion, puissante molécule antioxydante, qui contribue au renforcement du système des défenses anti‐radicalaires de la crevette et protège les lipides insaturés de la peroxydation, une cause du stress oxydant. Les bactéries sont prépondérantes dans la productivité naturelle d’un élevage en biofloc et contribuent donc à l’alimentation de la crevette. Aussi, dans le dernier volet de cette thèse, nous avons caractérisé la diversité taxonomique et l’abondance des bactéries du milieu d’élevage et montré son influence sur le microbiote intestinal des crevettes. De façon générale, nous observons une meilleure santé des animaux élevés en biofloc qui se traduit par une régulation positive des gènes impliqués dans l’immunité et les défenses anti‐radicalaires après un stress au peroxyde d’hydrogène. Ainsi, les effets positifs de l’élevage en biofloc sur les survies, les croissances et la reproduction ont pour origine le complément d’aliment apporté par la productivité naturelle.

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