Projets en cours

Inventaire des halophytes marines

En 2009, un inventaire des halophytes marines a été réalisé par une équipe mixte Ifremer/Université du Queensland lors d'une mission du botaniste australien Norman DUKE et de deux de ses collaborateurs.

Les objectifs de cette mission étaient triples :

  • Répertorier les différentes espèces de plantes herbacées halophytes des zones de marais salés côtiers (tannes) de Nouvelle-Calédonie ;
  • Réaliser leur identification taxonomique à partir des prélèvements effectués;
  • Préciser leurs répartitions géographiques en relation avec la latitude, la topographie et la nature des sols (côte ouest, côte est), la pluviométrie (côte ouest, côte est) ;

70 sites ont été prospectés sur l’ensemble de la côte ouest, le Nord, et la côte est à l’exception de la zone Petit Borindi – Petit Ounia. Les échantillons recueillis ont été archivés en partie à l’herbarium de l’IRD à Nouméa, ou ramenés à l’Université de Brisbane pour identification fine.

Cette étude a permis la réalisation d'un ouvrage de synthèse sur la diversité végétale des halophytes et des mangroves calédoniennes.

Criblage de molécules (médicament, cosmétique)

Le screening de molécules et la recherche d’activités biologiques (tests antioxydants, antifongiques, hydratant, photo protecteurs, antitumorale, conservateurs naturels, lipides) ont été effectuées sur certaines halophytes des cotes françaises par le LEBHAM.

Le Laboratoire des Plantes Médicinales (CNRS) implanté à Nouméa et dépendant de l'Institut de Chimie des Substances Naturelles (CNRS Gif s/ Yvette) s’intéresse aux molécules bio actives des plantes supérieures endémiques de Nouvelle Calédonie. Ce sont ainsi 41 cibles biologiques qui sont disponibles et qui concernent plusieurs domaines thérapeutiques et agrochimiques : oncologie, maladie d’Alzheimer, dengue, paludisme, chikungunya, virologie, diabète-obésité, infectiologie (résistance aux bactéries), herbicide, fongicide et insecticide.

Le LEBHAM, le CNRS et l’Ifremer se sont associés pour étudier les propriétés des plantes halophytes du Territoire dont certaines ont déjà fait l’objet d’étude ailleurs (Chandrasekaran et al., 2009 ; Chaung et al., 2003). Le projet HALOSUBNAT (Chimiodiversité au sein des plantes halophiles des tannes à salicornes de Nouvelle-Calédonie) vient d’être financé par le MOM 2010. Cette collaboration devrait apporter les connaissances préliminaires utiles à la recherche des réponses concernant le traitement des pathologies et de problématiques économiques et sanitaires mondiales qui préoccupent particulièrement l’ensemble de la NC, comme la dengue, et le cancer.

Malgré leur intérêt, les tannes et les halophytes de Nouvelle Calédonie n’ont fait l’objet jusqu’à présent d’aucune prospective de gestion durable et de valorisation.

Cartographie des halophytes par images satellites optiques THR

La gestion raisonnée des espaces et de la ressource qui s’y trouve passe par l’identification des végétaux qui vient d’être établie (Duke et al., 2010) et leur cartographie.

La télédétection spatiale permet la cartographie et l’évaluation de l’environnement à l’aide des satellites d’observation de la Terre. Or, cette discipline a reçu une accélération très récente par le lancement de nouveaux satellites à Très Haute Résolution (THR).

La télédétection est un des outils les plus efficaces de suivi de l’environnement des milieux côtiers : ces milieux sont souvent difficiles d’accès (mangroves, marais salants, plaine tidale). La caractérisation des zones côtières et notamment des marais salants par le biais de l’imagerie satellite a démontré son efficacité (Dale et al., 1986 ; Donoghue & Shennan 1987 ; Silvestri 1997 ; Phinn et al., 1999). La zonation caractéristique sous forme de « patches » de la végétation halophyte se traduit par une homogénéité des espèces ou groupes d’espèces sur des zones déterminées (Chapman 1964 ; Pignatti 1966). Cette distribution spatiale des espèces induit une homogénéité spectrale et texturale au sein des différents « patches » séparés par des limites visibles, à l’intérieur desquels, si les conditions environnementales ne changent pas au cours d’une année, l’association d’espèces est constante (Silvestri et al., 2002).

Les méthodes couramment employées ont recours à des techniques de télédétection passive hyperspectrale, ces techniques ayant fait l’objet de nombreuses améliorations (Bajouk et al., 1996 ; Eastwood,et al., 1997 ; Smith et al., 1998 ; Silvestri et al., 2002). D’autre part, avec le développement des techniques de télédétection active : Laser (Lidar) et radar (SAR), de nouvelles méthodes ont été développées partant du constat que la végétation halophyte est dépendante de la topographie et de la salinité des sols (Slatton et al., 2008). Ces méthodes présentent également un intérêt majeur puisqu’elles permettent de s’affranchir de la couverture nuageuse.

Si longtemps, l’utilisation des données hyperspectrales a donné des résultats supérieurs en termes de précision et de qualité des classifications de la végétation halophyte, (Belluco et al., 2006) montre que l’augmentation de la résolution spatiale permet d’augmenter la précision des classifications de manière plus importante que l’augmentation de la résolution spectrale.

De nos jours la très haute résolution (THR) des images satellites optiques permet d’entrevoir avec confiance leur utilisation pour la cartographie et le suivi de cet écosystème et de ces sous-ensembles.

Ces méthodes d’analyse de la végétation halophytes doivent donc actuellement évoluer pour relever le défi de la THR. En effet, le gain de résolution des données THR (capteurs optiques 1m à 50cm) permet dorénavant d'appréhender les écosystèmes forestiers à l'échelle de l'individu ou du groupement d'individus. Et il est ainsi possible de différentier les différentes strates composant les marais salants en combinant les valeurs radiométriques et des critères texturaux comme cela a déjà été expérimenté sur les mangroves par (Proisy et al., 2007).

La société calédonienne Bluecham SAS, lauréate du concours national 2007 de l’entreprise française innovante a été approchée pour réaliser la cartographie des halophytes. Cette société, spécialisée dans l’analyse de l’imagerie satellitaire, établit notamment des cartes thématiques (sol, eau, végétation etc.…). Une demande de financement est en cours auprès de la DAFE.

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