Biodiversité végétale des tannes calédoniens : les halophytes
Les halophytes des marais salés sont définis comme les plantes vivant entre la laisse des plus haute mers et le niveau moyen de la mer. Ces plantes de petite taille, herbacées ou succulentes sont inondées régulièrement ou parfois très rarement par la marée. On les trouve parfois entre les palétuviers des plus hauts niveaux intertidaux, le long des plages de sable bien abritées et occasionnellement en bordure des marais saumâtres. Les halophytes appartiennent à trois groupes : celles qui vivent exclusivement en conditions salines ; des espèces « généralistes » tolérantes au sel la plupart du temps présentes en milieu intertidal mais pas strictement et des espèces « associées » résistantes au sel localisées à la limite supérieure de la laisse des plus hautes mers. Un inventaire récent (Duke et al., 2010) réalisé par l'Université du Queensland et l’Ifremer (financement Fond pacifique 2009) a permis d’identifier 16 espèces appartenant à 14 genres et regroupées dans 5 familles.
L’atlas des mangroves du pays a recensé environ 9200 ha de tannes nus ou vifs et autres marais (Virly, 2008). Ces milliers d’hectares ne font jusqu'à présent l’objet d’aucun plan d’aménagement, de conservation ou d’exploitation hormis pour la crevetticulture (Aquadev, 2001) qui occupe 674 ha sous forme de bassins.
Ces milieux subissent par endroits des pressions très fortes par le bétail (piétinement, tassement) et/ou les cerfs (broutage intense-destruction des jeunes pousses) (Duke et al., 2010). Il a pu être constaté que de très nombreux marais sont convertis en dépotoirs sauvages ou sont détériorés par les traces de 4X4, qui peuvent engendrer des collections d’eau propice au développement de gîtes larvaires de moustiques (Dale & Breitfuss, 2008) . Des surfaces conséquentes de tannes, dont il reste à faire l’inventaire, ont été polluées par le passé par le stockage de minerai de nickel et/ou les creeks qui charriaient les eaux de lessivage des mines non équipées de barrages anti pollution.
Bien que les écosystèmes des zones humides font partie du patrimoine naturel de la Nouvelle Calédonie et lui apportent un grand nombre de services , la valeur écologique de ceux-ci n’a jamais été appréhendée.
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