Carnet de bord de la campagne océanographique VESPA

Volcanic Evolution of South Pacific Arcs : VESPA

1er jour. Introduction

Vendredi 22 mai 2015, 17 scientifiques ont embarqué à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) à bord de l’Atalante, navire dédié à la recherche scientifique.

Ils sont venus de différents pays et institutions. Bien que la plupart des scientifiques soient français (ainsi que tous les membres de l’équipage), l’Angleterre et surtout la Nouvelle-Zélande sont également représentées. Les chefs de mission sont Martin Patriat (IFREMER) et Nick Mortimer (GNS Science, Nouvelle-Zélande).

La zone d’étude se situe entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande.

Nous allons principalement étudier des volcans sous-marins à l'aide d'outils géophysiques et de prélèvements d'échantillons de roches par dragage.

La géophysique implique des techniques non destructives qui permettent d’étudier un objet à distance (télédétection). On peut par exemple générer des ondes acoustiques qui se propagent vers le fond de la mer puis dans les sédiments et la croûte terrestre. L'analyse des ondes réfléchies  nous permet d’imager la structure des fonds marins.

Le dragage consiste simplement à tracter une drague à roche d'environ 500 kilos derrière le navire. L’ouverture de la drague, tout en acier, comprend un anneau et des dents qui arrachent les sédiments et roches du fond de l’océan. La profondeur des zones à draguer varie de 1000 à 4000 mètres. Imaginez la longueur et le poids du câble !

Les échantillons récoltés seront partagés et envoyés dans divers laboratoires en France métropolitaine, Nouvelle-Calédonie et Nouvelle-Zélande pour des analyses poussées qui permettront en outre de déterminer leurs âges.

La plupart des scientifiques à bord sont des géologues. Cependant, l’équipe comprend également des géophysiciens et des géomaticiens (Système d’Informations Géographiques : cartographie et navigation). Des biologistes  observent également les mammifères marins pour s’assurer de l’inoffensivité de nos procédures impliquant des ondes acoustiques.

Le navire passera 25 jours en mer sans escale.

Tout le nécessaire a dû être embarqué avant le départ, incluant la nourriture et les équipements scientifiques. Heureusement de nos jours nous avons de quoi préserver la nourriture sur de longues périodes. Aucune crainte quant au scorbut !

Le 1er jour, nous avons navigué vers le sud en direction d’une structure sous-marine nommée « Ride de Norfolk ».Nous pensons que les données géophysiques et les échantillons de roche récoltés permettront de déterminer l’origine de la Ride de Norfolk. Est-elle un arc volcanique ou le bord d’un continent submergé ? A suivre !

(Traduction du texte en anglais de Nina)

On Friday 22nd of May 17 scientists boarded the research vessel R/V “Atalante” in Nouméa, New Caledonia.

Scientists came from a variety of countries and institutions such as universities and geological surveys. Most in the group are French (as is the ship) with a few others from New Zealand, New Caledonia and the United Kingdom. The leaders are co-chiefs Martin Patriat (IFREMER, France) and Nick Mortimer (GNS Science, New Zealand).

The area that we will investigate is located between New Caledonia and New Zealand and we will mostly be looking for undersea volcanoes. We will be studying them by means of geophysics and dredging.

Geophysics involves techniques that enable the study of something without intruding or destroying it, e.g. sending out an acoustic wave and listening for the reflection that bounces off the rock or seafloor. This technique can tell us about the structure of the seafloor and its rock layers.

Dredging involves pulling a strong and heavy metal basket on a long cable behind the ship. The mouth of the basket is a steel ring with short tooth-like prongs that will scrape rocks and sediments off the seafloor. We will mostly be sampling in water depths of one to four kilometres so you can imagine we need a very long cable!

The dredged rock and sediment samples will be divided and shipped to different laboratories in France, New Caledonia and New Zealand for further analysis such as determining their ages.

The majority of the scientists on board are geologists but there are also geophysicists (for visualising the seafloor and sub-seafloor architecture), GIS technicians (mapping and navigation) and marine biologists (keeping an eye out for sea mammals so that our geophysical procedures do not harm them).

The ship will spend 25 days at sea with no landfall so all essential supplies had to be loaded on board before leaving. As well as food (and toilet paper…) this would include all the scientific equipment, for example sample bags. Luckily nowadays we have methods to store fresh food for long periods so we don’t have to worry about scurvy!

On day 1 we travelled southward along an underwater feature called the Norfolk Ridge. The geophysical data and rock samples we will collect will hopefully enable us to clarify whether the Norfolk Ridge is a volcanic arc or the edge of a submerged continent. More on this in one of the next blogs!

VESPA : bulletin N° 2 - Fonctionnement de la drague à roche

La drague à roche est un outil de prélèvement constitué d'un collier d’acier d’au moins 1 mètre de diamètre et 15 centimètres de hauteur, muni de 10 dents et attaché à un panier composé d’un treillis d’anneaux d’acier. Pour récolter également un peu de sédiments fins qui normalement passent à travers les mailles de la drague, un tube en acier de 10 centimètres de diamètre est attaché à l’arrière de celle-ci.

VESPA : bulletin N° 6 - VESPA et le Zealandia

La plupart des gens comptent sept continents à la surface de la Terre : l’Afrique, l’Antarctique, l’Asie, l’Australie, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Lorsque ce sont les géologues, qui définissent les continents, ils incluent alors aussi les marges continentales qui se trouvent sous la mer. Par exemple, environ 50% des roches du continent Antarctique sont en fait sous l’eau, et c’est en fait principalement la glace qui fait émerger le continent de l’océan! C’est sur ce principe, qu’au cours des dernières années, les géologues ont proposé l’existence dans le Pacifique sud-ouest d’un continent immergé à 94%, qu’ils ont nommé Zealandia.

VESPA : bulletin N° 8 - Pourquoi nous avons besoin de draguer ?

Nous ne cessons d’évoquer les dragues en mer… C’est probablement parce que c’est ce qui compte le plus actuellement dans notre activité. Après un certain temps sur un navire scientifique il est naturel que nos intérêts personnels et le but scientifique de la mission finissent par se confondre.

Ainsi, lorsqu’il est question de drague en mer, voici les trois raisons principales pour lesquelles je suis passionnée:

VESPA : bulletin N° 10 - Observateur de mammifères marins

Le rôle principal des Observateurs de Mammifères Marins (MMO) à bord de navires susceptibles d`utiliser la sismique marine, est de suivre les mammifères marins éventuellement présents sur la zone d’opération et s’assurer que la prospection sismique se fait en accord avec la procédure de l’Ifremer minimisant les risques de blessure et de perturbation des mammifères marins. Les MMO sont formés à l’identification des cétacés rencontrés. L’analyse du souffle, du comportement et de la nageoire caudale permet d’identifier l’espèce observée ; l’utilisation de jumelles spéciales leur permet de mesurer la distance entre les animaux et le navire.

VESPA : bulletin N° 5 - Fossiles

L’objectif principal d’une drague est de déterminer la composition des fonds marins, leur âge, et leurs conditions de mise en place. La paléontologie est un outil très efficace pour cela.

VESPA : bulletin N° 7 - Les laves de VESPA

Comme initialement prévu, nous avons d’ores et déjà pu obtenir des échantillons de laves sur la plupart des sites de dragages. L’activité principale des géologues à bord est alors de classer et identifier macroscopiquement les différents types de roches en fonction de leur dureté, texture, couleur, types de cristaux ou encore de la porosité.

VESPA : bulletin N° 9 - Les outils géophysiques pour dévoiler le domaine sous-marin

Bien que l’objectif principal de la campagne VESPA soit d’effectuer des dragages de roches, plusieurs outils géophysiques sont utilisés à bord et sont particulièrement utiles lors de ces dragages. En effet, ces méthodes non invasives permettent de cartographier les reliefs sous-marins et de reconstruire la géométrie des sédiments et intervalles rocheux sous-jacents.

VESPA : bulletin N° 11 - Réflexions finales

La fin de la mission est là et nous sommes plus près de Nouméa que nous ne l’avons été depuis des semaines ! Il est temps de regarder en arrière et apprécier le chemin parcouru pendant ces 25 jours en mer !
De l’avis des responsables scientifiques, il est clair que VESPA (Volcanic Evolution of South Pacific Arcs) est une mission réussie!