Conférence : Impact des vibrions sur la santé des mollusques

Lors d'une conférence dans l'amphithéâtre 400 de l'UNC, le Dr Christine Paillard présentera l'impact des vibrions sur la santé des mollusques : approches rétrospectives et suivi à long terme des micro-organismes en milieu marin.

Résumé

Dans un contexte de dérèglement climatique, l’étude de l’ensemble des acteurs du système, environnement-hôte-pathogène-microbiote, nous amène à construire une démarche encore plus intégrative, au croisement des disciplines, couplant des approches expérimentales au laboratoire avec des suivis environnementaux à long terme.
Les travaux de mon groupe de recherche concernent plus particulièrement  l’étude des interactions vibrions-mollusques. Deux modèles de vibrioses ont été particulièrement développés puis approfondis, l’un de référence, la Maladie de l’Anneau Brun (MAB), une vibriose d’eaux froides, affectant la palourde, Ruditapes philippinarum et l’autre, une vibriose émergente chez l’ormeau Haliotis tuberculata fortement associée au réchauffement climatique (Paillard, 2015, 2016 ; Travers et al., 2009).


Des analyses comparatives des génomes de vibrions, ont permis de déterminer des facteurs de virulence clés impliqués dans ces interactions vibrions-mollusques. Chez les hôtes, les analyses transcriptomiques ont permis aussi de caractériser la réponse immunitaire des palourdes et des ormeaux présentant un phénotype de « résistance » à la vibriose. Des explorations récentes menés en collaboration avec L. Orlando en paléo-microbiologie et en paléo-parasitologie, basées sur l'ADN ancien récupéré dans les archives archéologiques (coquilles anciennes) ont permis de poser de nouvelles hypothèses sur les origines et l'évolution de ces vibrions pathogènes (Der Sarkissian et al., 2017).

Dans le cadre de nos recherches interdisciplinaires au sein de l’IUEM avec L. Maignien du LM2E, nous développons un observatoire microbien en rade de Brest et mer d’Iroise, qui depuis 2014, a mis en place des approches moléculaires pour d’étudier la biodiversité fonctionnelle des procaryotes (bactéries et archée) et des pathogènes de la colonne d’eau et du sédiment. La diversité fonctionnelle du microbiote en lien avec celle des microorganismes du milieu environnant et l’ensemble des données des paramètres physiques et écologiques pourrait-elle représenter un nouvel indicateur pertinent de l’état de santé des populations de mollusques et de l’écosystème environnant ?

Conférencière

Dr. Christine Paillard

Chercheur du CNRS au Laboratoire des sciences de l'Environnement MARin (LEMAR) à l'université de Bretagne Occidentale (UBO), Plouzane, France.