Le septième jour d’opérations de la campagne POLYPLAC (11 Septembre 2012) : nous poursuivons les dragages

Le septième jour d’opérations de la campagne POLYPLAC (11 Septembre 2012) : nous poursuivons les dragages
POLYPLAC en direct - Bulletin n° 9

La nuit a permis d’assurer le transit de l’Ouest de Fatu Hiva vers l’Ouest de Hiva Hoa où l’Atalante a entrepris son troisième trait de dragage au petit matin. La météo s’est dégradée dans le sens ou la visibilité dans la matinée était très limitée, le vent de 5 Beaufort d’Est Nord Est sous le vent de Hiva Hoa et la mer est restée Agitée.

Hiva Hoa, sous les grains, au matin du 11 septembre

Quelques mots du Commandant

Commandant Philippe ROBBE. Vous avez commandé l’Atalante pendant cette mission POLYPLAC entre Tahiti notre point de départ et Nuku Hiva où nous allons arriver demain. Que pouvez-vous nous dire de cette campagne ?

« Pour résumer, que du bonheur ! Je suis enchanté d’avoir pu participer au programme EXTRAPLAC et d’avoir pu partager avec l’équipe scientifique de POLYPLAC ces quelques jours de prospection qui espérons-le, portera ses fruits.
Merci à tous, scientifiques et équipage. C’est un plaisir de de commander un navire comme l’ATALANTE, en espérant retrouver rapidement le Pacifique Sud pour d’autres missions de ce type. ».

Quelques mots du chef de mission scientifique

Benoit LOUBRIEU, vous êtes chef de la mission scientifique POLYPLAC, vous êtes également très impliqué dans le programme EXTRAPLAC. Quel est votre sentiment sur le déroulement de cette campagne qui arrive à son terme ?

« Effectivement, j’ai eu cette grande chance de participer à un grand nombre des campagnes du projet EXTRAPLAC à travers les océans dans les ZEE françaises. L’idée de passer aux Marquises fait évidemment rêver ! POLYPLAC est une mission courte et donc forcément dense, associant des périodes presque « routinières » de suivi de profils et des moments excitants pour des choix d’opération en temps réel.
Quelques jours seulement pour « amasser » les données utiles et peu de latitude pour revenir en arrière à cause des grandes distances parcourues !
Au-delà des résultats satisfaisants obtenus avec L’Atalante, tout à fait performant pour ce type d’opération, j’ai aussi envie d’insister sur le plaisir d’avoir associé pour cette campagne, d’intérêt collectif, les collègues Ifremer de Brest, de Tahiti et de Calédonie, cette association n’est pas si fréquente !
Maururu à toutes les équipes et à bientôt pour POLYPLAC 2 car les eaux polynésiennes sont très étendues et il pourra être utile de revenir travailler sur d’autres zones. ».

Quelques éléments significatifs des opérations poursuivies pendant cette septième journée de travail

Ainsi qu’on l’a dit la journée a été prioritairement mise à profit pour effectuer deux nouveaux dragages profonds.

Le dragage n° 3 a ramené à la surface des basaltes qui semble témoigner d’une activité volcanique peut-être ancienne. Les datations en apporteront la preuve formelle.

Le dragage n° 4, plus difficile, n’a pas montré de croches très significatives et est malheureusement remonté vide.

Les échantillons de roches remontés par les dragues, hier et aujourd’hui, présentent sur plusieurs d’entre eux le signe d’encroûtements sous forme d’une couche plus ou moins épaisse, noire.

Encroûtement (drague 1)

Surface d’encroûtement (drague 3)

Qu’est-ce qu’un encroûtement ?

Ces encroûtements sont très fréquents dans l’Océan Pacifique et notamment dans les eaux de la Polynésie française où ils apparaissent être les plus riches, qui plus est sur de très grandes étendues.

Ils sont riches en cuivre (Cu), zinc (Zn), nickel (Ni) et en d’autres métaux d’importance majeure comme le cobalt et le platine, à la fois comme ressources minérales potentielles, mais aussi pour les écosystèmes marins.

Ils sont constitués de couches d’oxydes de fer et de manganèse formées par précipitation sur les flancs des volcans sous-marins entre 1000 et 3000m.

Il a été montré que les métaux constituant les encroûtements de manganèse proviennent de la précipitation des métaux contenus dans de l’eau de mer.

Par rapport aux eaux de surface, les fonds océaniques ont une concentration plus élevée en nickel (Ni). Ce métal est important pour le métabolisme des organismes vivants, il se retrouve en effet consommé par ces derniers dans les eaux de surface. A leur mort et suite à leur dégradation, il se retrouve ainsi minéralisé dans les fonds.

Où en est la campagne de prospection ?

Elle se termine demain à l’aube où nous toucherons le quai de la base de pêche de Taiohae à Nuku Hiva.

Autres activités :

Avant le dernier trait de drague et avant que tous ne se quittent demain a été réalisée la photo de groupe à l’avant de la passerelle.

Photo de Groupe de la campagne Polyplac

A l’issue du dernier trait de drague, en fin d’après-midi, chacun s’est affairé à ranger documents, données, échantillons, à charger l’ensemble des éléments utiles sur le disque mission POLYPLAC, à organiser ses affaires personnelles pour le débarquement du lendemain.

Mais aussi a été jouée la finale de baby foot entre les équipes Greg/Sébastien et David/Lionel, gagnée de haute main par Greg et Sébastien.

Et puis nous avons fêté la fin de notre mission autour d’un BBQ sur la plage arrière avec toute la cordialité établie entre les uns et les autres.