Le premier jour d’opérations de la campagne POLYPLAC (5 Septembre 2012).

POLYPLAC en direct : Bulletin n°3
Le premier jour d’opérations de la campagne POLYPLAC (5 Septembre 2012).

Commencé légèrement avant minuit le 4 septembre, le profil n°1 de POLYPLAC a été poursuivi. Le multifaisceaux, le sondeur sédiments et le magnétomètre ont continué d’opérer en continu sous surveillance des quarts Génavir et des quarts Ifremer.

Le commandant Philippe Robbe est venu nous expliquer à l’aide des « Routeing Charts » de l’Amirauté britannique, pourquoi en cette période de l’année le navire était ralenti dans sa progression à la fois par un courant contraire sud équatorial de 0,5 nœuds de moyenne, par un vent de face d’une trentaine de nœuds et par une houle également de face atteignant 3 m. de creux.

Extrait de la partie centrale de la Routeing Chart South - Pacific Ocean - September. Les Iles Marquises sont au centre de la photo à l’intérieur de l’ellipse verte. On dénote en bleu le courant sud équatorial orienté vers l’Ouest Sud Ouest, Les roses des vents indiquent la direction préférentielle d’un vent soufflant de l’Est, face à notre route.

Les opérations pendant cette poursuite de trajet

Charline a poursuivi l’exploitation des données du multifaisceaux acquises la veille et notamment traité les données du test de calibration réalisé hier, 4 septembre, par un aller-retour sur un même fond plat. Ce fond présentait la présence d’un petit volcan sous-marin.

Les données du multifaisceaux en bathymétrie et en imagerie ci-dessous illustrent la présence de cette formation volcanique.

Restitution 3D de la bathymétrie acquise par le multifaisceaux sur la zone test de calibration du 4 septembre 2012. Sur un fond quasi plat, de profondeur moyenne de 4500 m. On distingue la présence d’un petit édifice volcanique sous-marin de 300m.de hauteur environ et de diamètre de l’ordre de 2 km. 

 

Imagerie obtenue sur la même zone test de calibration du 4 septembre 2012. On distingue en axe central, la trace à la verticale du navire, une zone plus foncée (fond dur) qui correspond au petit édifice volcanique et en grisé le fond sédimentaire.

Benoit et Martin ont poursuivi l’étude des données de bathymétrie acquises dans le cadre d’autres missions scientifiques. Ils ont pu ainsi, utilisant le fond topographique fourni par les données d’altimétrie spatiale, reporter, sous SIG, les traces correspondant à ces données (données multifaisceaux américaines acquises sur la zone en 1991) et préciser la stratégie à mettre en place vis-à-vis de la route et des profils à venir.

Position du navire vers 16h le 5 septembre matérialisée par le tiret rouge (cf .la flèche noire), l’axe en blanc est celui du profil actuel, la limite bi-circulaire en bleu au centre représente la limite de la ZEE, les Iles Marquises se situent au nord de la flèche noire, les fonds moins profonds sont en rouge, les fonds profonds en bleu, la route prévue en bleu clair, les points jaunes matérialisent les points de positionnnement de pied de talus.

Ayant couvert entre 20h et 21h une zone d’intérêt possible (rehaussement du fond), Benoit, chef de mission, reprogramme notre route afin d’effectuer un lever de couverture plus large de la zone selon 3 axes parallèles. Les données de cette nouvelle route sont transmises à la timonerie et, à 21h20, l’Atalante, par un premier virage tribord, commence un nouveau profil. A 22h20 il vire à nouveau à tribord, route au 250° qui sera tenue jusqu’après minuit.

L’objectif de cette couverture complémentaire est de vérifier l’extension de la zone d’intérêt identifiée.

Report sur le fond topographique tiré de l’altimétrie spatiale de la position de l’Atalante vers 21h le 5 septembre matérialisée par le tiret rouge. Le tracé en blanc représente la nouvelle route définie etre la zone moins profonde au Nord et le sommet de la ride au Sud.

Comment peut-on obtenir une image de la topographie des fonds marins à partir d’un satellite ? C’est quoi l’altimétrie spatiale ?

Il n’est effectivement pas implicite qu’une carte de la topographie des fonds marin, comme celle qui est utilisée sur la photo ci-dessus, ait été produite par la mesure depuis un satellite. Et pourtant, à l’aide d’un radar altimétrique placé sur un satellite on peut mesurer la topographie de la surface de la mer, qui, corrigée des éléments qui la modifient (houles, marées, pression…) n’est pas plane et est elle-même liée à la topographie du fond.

Vous voulez savoir pourquoi ? Alors pour en savoir plus reportez vous au site « à la découverte des grands fonds » de l’Ifremer.