Vidéo sous-marine haute définition

Il est nécessaire de suivre l’évolution des ressources et écosystèmes côtiers en vue d’en évaluer l’état de santé, de possibles dégradations ou sa restauration en cas de protection. Les chalutages scientifiques utilisés sur le plateau continental ne sont pas appropriés en milieu très côtier. Les méthodes d’observation traditionnellement utilisées reposent pour l’essentiel sur des techniques visuelles et sur des pêches expérimentales. Les techniques visuelles ont largement fait leurs preuves et fournissent une image assez complète des peuplements ichtyologiques, bien que certaines espèces ne soient pas observables par ces techniques. Elles permettent aussi des observations des habitats de ces peuplements. Elles présentent l’inconvénient pour des suivis en routine de demander un niveau d’expertise important de la part des observateurs et de requérir des plongeurs. Elles sont également sujettes à des incertitudes liées à l’effet observateur. Les pêches expérimentales fournissent essentiellement des observations pour les espèces sensibles aux appâts et capturables par des engins de pêche. Cette technique est par ailleurs destructrice, ce qui n’est pas souhaitable dans le cas de zones sensibles ou protégées.

Parce qu’elle évite plusieurs de ces inconvénients, la vidéo constitue une alternative intéressante déjà utilisée en Australie, en Nouvelle-Zélande et plus récemment en Méditerranée. En 2007, nous avons mis en oeuvre plusieurs techniques de vidéo sous-marine haute définition en Nouvelle-Calédonie dans l’optique de les rendre opérationnelles pour le suivi des peuplements de poisson.

Dans un premier temps, le système de caméra tractée PRISME HD a permis de couvrir une grande surface lagonaire avec une variété d’habitats. Cette technique est prometteuse pour identifier les habitats sous-jacents et elle permet d’identifier un certain nombre de genres et d’espèces de poisson.

 

Figure 1. Le système de caméra tractée PRISME-HD.

Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une expérience de comparaison de transects vidéo avec des transects en comptages visuels. Les résultats montrent qu’à partir de transects en zig-zag, on identifie respectivement 77% des espèces et 85% des individus relevés visuellement, prouvant que l’analyse d’images vidéo haute définition est performante par rapport aux observations visuelles.

 

Figure 2. Réalisation des transects vidéos.

La troisième technique mise au point évite le recours à des plongeurs : il s’agit de points fixes rotatifs non appâtés largables à la main depuis un petit navire. Un grand nombre de stations peut être réalisé dans un temps limité, permettant ainsi une couverture spatiale conséquente : 200 points en trois semaines en juillet 2007 en Province Sud, et 100 points en une semaine en décembre 2007 dans le Lagon de Koné en Province Nord. Tous les habitats peuvent être couverts. Les premiers résultats montrent une qualité d’image comparable à celle des transects vidéos, même en cas de visibilité moyenne. Nous estimons donc que cette technique fournira des observations de grande qualité pour le suivi de la biodiversité et des ressources lagonaires, et qu’elle pourra être mise en œuvre par des personnels non scientifiques dès 2008. Cette technique sera probablement testée en Méditerranée dans un futur proche ; la qualité des images haute définition permet en effet d’envisager un retour d’information satisfaisant même hors écosystèmes coralliens.

 

 

Figure 3. Images (définition standard) prises dans une réserve du Lagon Sud-Ouest de Nouvelle-Calédonie

Figure 4. Points fixes réalisés en juillet 2007 dans le Parc du Lagon Sud-Ouest.

Vous pouvez consulter la liste des stations vidéo échantillonnées lors des campagnes annuelles de 2007 à 2010 dans notre portail cartographique Sextant Nouvelle-Calédonie

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